Temps Noir n°2
La revue des littératures policières

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Jean-Claude Zylberstein (extrait)
entretien avec Franck Lhomeau
(avril 1999)

Vous dirigez l’une des collections policières de poche les plus vendues aujourd’hui en France, « Grands Détectives ». Votre collection existe depuis plus de quinze ans, mais il a fallu moins d’une décennie pour l’imposer à l’égal de ses illustres consœurs « Le Masque », créée en 1927, et « Série Noire », en 1945. Pourriez-vous nous faire découvrir votre parcours éditorial ; celui, tout d’abord, qui a précédé « Grands Détectives » ?
Ma trajectoire éditoriale est ancienne lorsque j’arrive en 1980 chez « 10/18 », où je crée « Domaine étranger », puis, trois ans plus tard, « Grands Détectives ».
Elle est ancienne puisque mes premiers travaux journalistiques et éditoriaux, qui ne sont pas sans quelques rapports les uns avec les autres, remontent au début des années 60.
Jeune étudiant en droit et amateur de jazz, j’écris alors des critiques musicales pour divers magazines (tels Jazz Hot ou Jazz Magazine), avant de préparer, notamment avec le poète Pierre Oster, les Œuvres complètes de Jean Paulhan publiées par le Cercle du livre précieux. Je suis très loin, à ce moment-là, du roman policier. Et il n’est pas véritablement question de littérature policière pour moi avant ma rencontre avec l’écrivain et critique du Nouvel Observateur, Guy Dumur, que j’ai connu à l’occasion de la publication des Œuvres complètes de Jean Paulhan.
Guy Dumur me fait entrer au journal pour des critiques de jazz, puis très vite me propose d’inaugurer une chronique de romans policiers, domaine dans lequel je suis à l’époque plutôt néophyte. Mais cette proposition suscite assez vite mon enthousiasme.
Ma visite à Marcel Duhamel, qui me présente sa célèbre collection, est l’un des moments forts de cette période. C’est lui qui me fait découvrir l’œuvre de Dashiell Hammett et en particulier ce chef-d’œuvre de la littérature américaine qu’est La Clef de verre.
Nous sommes en 1966 lorsque paraissent mes premiers articles 1 qui portent souvent, il est vrai, sur les nouvelles parutions de la « Série Noire ». Je me souviens de critiques consacrées aux romans de Day Keene, Peter Loughran, Lawrence Block, David Goodis et beaucoup d’autres.
Cependant, au fil du temps et de mes lectures, je découvre qu’il existe – au-delà des grands noms de la « Série Noire » qui bénéficient, plus que d’autres, de l’attention de la critique, et de mes propres articles… – de multiples facettes du genre 2 que je tente par ailleurs, dans mes articles du Nouvel Observateur, de réhabiliter, tant il m’apparaît injustement méprisé ou ignoré par une certaine critique.

J’ai retrouvé plusieurs articles où vous manifestez de l’agacement à ce sujet, dont celui-ci paru dans Le Nouvel Observateur de septembre 1967 : « J’ai du mal à réprimer mon agacement quand des gens qui parlent avec admiration des derniers Troyat, Vialar, Arnothy ou Duras, se croient obligés de témoigner du mépris pour les livres que l’on appelle (malfaisance des étiquettes) : romans policiers. […] passez donc trois heures en la compagnie du Voile noir de Joseph Harrington (Série Noire), vous apprécierez le souci du détail vrai dont témoigne l’auteur, son sens des personnages et du récit et vous conviendrez alors, si vous êtes de ceux qui en doutent, qu’un bon roman policier peut valoir cent fois mieux, littérairement et humainement, qu’un de ces mauvais romans tout court qu’on considère avec un incompréhensible respect. » Mais continuez, nous sommes donc en 1967.
Tout en poursuivant mes activités de journaliste, je réponds favorablement à une sollicitation du monde éditorial, et deviens lecteur chez Gallimard, pour la collection « L’Air du temps », créée par Pierre Lazareff en 1951, qui publie avec succès Françoise Giroud, Jean Laterguy ou Lucien Bodard, et « Le livre du jour », dans laquelle paraît notamment le célèbre Une lettre pour le Kremlin de Noël Behn, dont je parle en termes élogieux lors de sa parution 3.
En 1968, ce sont les Presses de la Cité qui me demandent de venir, à mi-temps, m’occuper de la collection « Un Mystère ». Lancée par les Presses de la Cité en 1949, cette collection a publié plus de 700 titres avant de connaître un premier changement de maquette en 1966, puis un second fin 1968, lesquels donnèrent lieu à trois séries successives. C’est de cette troisième série dont je m’occupe et qui débute avec Du Monde au balcon, un roman inédit en français d’Ellery Queen. On y retrouve les auteurs qui ont fait la gloire de cette prestigieuse collection – longtemps la principale rivale de la « Série Noire » – Erle Stanley Gardner, E.V. Cunningham, William Irish ou Michel Lebrun, mais aussi Olga Hesky, Jimmy Sangster ou Raymond Sawkins.
Mes activités étaient multiples : trouver les titres, relire les traductions, chercher les illustrations de couverture. Le budget de fonctionnement était très modeste, notamment celui consacré aux traductions ; aussi nombre de titres seront coupés : ainsi manque-t-il un tiers du texte original de La Succession Valentine de Stanley Ellin.
Les relations professionnelles sont difficiles. Après 18 mois passés dans la maison, j’obtiens mon licenciement, qui, après d’âpres discussions, m’est consenti d’assez bonne grâce. Ce licenciement sera en fait l’une des grandes chances de ma vie… puisque c’est cette épreuve qui m’incite très vigoureusement à reprendre le chemin de la faculté pour y reconquérir une indépendance et une liberté perdues.
Si j’écris peu pour le Nouvel Observateur durant cette période – il me faut préparer ma licence de droit (que j’obtiendrai en 1973, à l’âge de 35 ans) – je trouve cependant le temps de rendre compte de la parution de quelques ouvrages, dont Delirium, le nouveau roman de Boileau et Narcejac, dont j’apprécie la maîtrise, ou encore de consacrer un long article à Henri Viard qui, après quatre livres écrits avec Bernard Zacharias et publiés à la « Série Noire », débute une trilogie sur la Seconde Guerre mondiale, ainsi que de réaliser un long entretien avec Georges Simenon qui paraît durant l’été 1970 4.
C’est durant ce début des années 70 que j’ai la chance de rencontrer Bernard de Fallois, directeur général du groupe Livre chez Hachette, qui tient directement les rênes du« Livre de poche ».
Il me complimente pour mes chroniques parues au Nouvel Observateur et m’apprend à cette occasion que l’on avait songé un temps à moi pour diriger « Poche noire » 5 – était-ce grâce à mes articles à propos de certains titres de la collection ? 6 –, mais que le budget limité de la collection n’avait pas permis d’engager un collaborateur, même à mi-temps.
Une profonde sympathie naît entre nous, et Bernard de Fallois me demande de devenir, à ses côtés, conseiller littéraire 7 en particulier pour le « Livre de Poche policier », qui réédite depuis 1960 les grands succès du roman policier 8. Fin des années 60, « Le Livre de Poche policier » s’était aventuré à publier trois romans de Van Gulik (un auteur qui aura par la suite une grande importance pour « Grands Détectives ») : Le Mystère de la Chambre rouge, Le Monastère hanté et Le Mystère de la cloche, auxquels je consacre un article louangeur dans le Nouvel Observateur. Dans la collection « Le Livre de Poche policier », ces trois titres sont des échecs commerciaux, et les publications de la série seront interrompues.
Pour mes débuts au « Livre de Poche policier », je propose la réédition de sept romans de Mickey Spillane publiés jadis dans la collection « Un Mystère », dont les célèbres J’aurai ta peau et En quatrième vitesse. L’accueil du public, en cette année 1974, est enthousiaste et l’on décide la réédition d’autres titres de cet auteur : Pas de temps à perdre, Fallait pas commencer, Dans un fauteuil, Charmante soirée et Nettoyage par le vide.
L’année suivante, je réalise l’édition de plusieurs recueils de nouvelles : pour « Le Livre de Poche » deux de Horace Mc Coy 9, Black Mask stories et Les Rangers du ciel, et pour « Le Livre de Poche Policier » trois de William Irish, New York blues, Fenêtre sur cour et Divorce à l’américaine.

Mais Bernard de Fallois quitte alors Hachette et retourne aux Presses de la cité. Je le suis, et deviens membre du comité de lecture des Éditions Julliard, qui appartiennent aux Presses de la Cité. Aux côtés d’Anne Philipe et Jean-Marc Roberts, je m’occupe de littérature étrangère. Sur mes suggestions, Julliard publie quelques titres de Primo Levi, Didion, Updike, Nabokov, et Calvino, dont certains ouvrages ont échappé à la perspicacité de son éditeur français, Le Seuil.
Chez Julliard, je propose aussi une série de romans noirs de grands auteurs américains restés inédits, un peu dans l’esprit de ce que fait Guérif à l’époque dans sa collection « Red Label ». Mais on ne prête aucune attention à ce projet.
À la fin des années 70, mon rôle au sein de Julliard va s’amenuisant. Et c’est à ce moment-là que je revois Christian Bourgois, que j’avais connu aux Presses de la Cité, du temps de mon travail pour « Un Mystère ». Ces retrouvailles vont être à l’origine de « Domaine étranger », puis de « Grands Détectives », et marquent le début de ce qui va s’avérer l’une des périodes les plus heureuses et les plus créatrices de ma carrière éditoriale.

Lorsque Christain Bourgois vous permet de lancer « Domaine étranger » en 1980, la collection « 10/18 » a presque 20 ans d’existence, et a connu des mutations profondes.
En effet, née au début des années 60, elle a d’abord fait paraître nombre de textes philosophiques et de romans classiques, puis, très vite, a proposé de la littérature française contemporaine, notamment les romans des auteurs des Éditions de Minuit : Robbe-Grillet, Butor, Simon, Duras, Sarraute ou Beckett. À ses débuts, « 10/18 » entendait aborder toutes les disciplines, et affirmait sa ligne éditoriale par ces mots : « la collection 10/18 compose pour vous la bibliothèque complète à l’usage de notre époque ». Puis, sous l’impulsion de Christian Bourgois, qui la reprend en 1968 et en devient le directeur littéraire, son catalogue s’enrichit d’ouvrages remarquables : la réédition d’œuvres – pour certaines déjà éditées par ses propres éditions – de Boris Vian, Sade, William Burroughs, Witold Gombrowicz, Michel Bataille, ainsi que d’études sur le cinéma signées René Bazin ou Jean-Louis Bory, du théâtre d’Arrabal, de nombreux Colloques de Cerisy et de divers écrits théoriques sur la littérature, la politique ou la psychanalyse.
À Francis Lacassin, Bourgois a confié au début des années 70 la série « L’Appel de la vie », qui réédite des romans de Jack London, Rudyard Kipling, et Maurice Constantin-Weyer, puis en 1974 la série « L’Aventure insensée » où paraissent, de Gustave Le Rouge, les aventures du Mystérieux docteur Cornélius, de La Princesse des airs, et de Tood Marvel détective-milliardaire, ainsi que de nombreux titres de Robert-Louis Stevenson. Tandis que Hubert Juin a débuté « Fins de siècles », admirable série qui fait découvrir à un large public : Jean Lorrain, Octave Mirbeau, Hugues Rebell, Marcel Schowb ou Alphonse Allais.
Ainsi ce sont près de 1 400 titres qui précèdent Franny et Zooey de Salinger, le premier titre de « Domaine étranger », collection consacrée à la littérature étrangère dans le droit fil de ce que je faisais chez Julliard.

Trois années séparent « Domaine étranger » de « Grands Détectives ». Trois années durant lesquelles vous mettez au point « Grands Détectives » ?
Mon activité d’avocat et le lancement de « Domaine étranger » prennent l’essentiel de mon temps. Cependant, avant « Grands Détectives », je propose à Christian Bourgois, en 1982, l’idée d’une collection, qui est une sorte d’hommage au roman et au film noirs. Baptisée « Série B », cette collection, que je co-dirige avec Dominique Bourgois, publie les romans dont ont été tirés les grands films noirs américains, avec comme premiers titres : Laura de Vera Caspary, La Nuit du chasseur de Davis Grubb, La Soif du mal de Whit Masterson, et High Sierra de William R. Burnett.
Ce n’est que durant l’automne de cette année-là, alors que les premiers titres de « Domaine étranger » connaissent un succès certain auprès du public et de la critique, que je fais part à Christian Bourgois d’un projet que j’ai longuement mûri : celui d’une nouvelle série pour « 10/18 » qui serait consacrée exclusivement au roman policier. Je souhaite mettre à profit mes diverses expériences en matière de littérature policière, celle de critique au Nouvel Observateur depuis plus de quinze ans et celle d’éditeur pour « Un Mystère » puis au « Livre de Poche policier ». J’ai une idée précise de cette nouvelle collection. Convaincu que la figure tutélaire du roman policier qu’est le détective est aussi sa force d’attraction majeure, je dresse la liste des héros récurrents dont j’aime les aventures et qui ont été négligés depuis quelque temps par les autres collections, qui pour la plupart s’intéressent surtout au genre noir. Ces héros ont pour nom : le Père Brown de G.K. Chesterton ; le rabbin David Small de Harry Kemelman ; l’ancien médecin Duca Lamberti de Giorgio Serbanenco ; Martin Beck de Maj Sjöwall et Per Wahlöö ; Mike Hammer de Mickey Spillane ; et bien sûr le Juge Ti de Van Gulik. Chacun de ces personnages a fait l’objet d’une série, plus ou moins longue, dont j’établis alors la bibliographie complète, constituée d’une part de romans déjà publiés en français, et d’autre part d’inédits à faire traduire si la série connaît un bon accueil auprès des lecteurs.

De ce moment est né « Grands Détectives » ?
Oui, puisque Christian Bourgois accepte ce projet, et me permet de publier, l’année suivante, les neuf premiers titres de « Grands Détectives » : quatre de Van Gulik, Meurtre à Canton, Le Pavillon rouge, La Perle de l’Empereur, Le Motif du saule ; deux de Kemelman, On soupçonne le rabbin et Samedi, le rabbin se met à table ; un de Chesterton, La Clairvoyance du Père Brown ; auxquels s’ajoutent un roman de Josephine Tey, La Fille du temps, et la réédition d’un roman de Chester Himes, paru en 1964 chez Plon, Retour en Afrique. •••



 

Temps Noir n°2

 

1. Nous avons retrouvé ces articles qui ont trait, en effet, le plus souvent à des romans de la « Série Noire », notamment : Où grincent les chimères, premier roman de Stephen Geller traduit en français, « une lettre de 185 pages assez géniale dans son genre » ; Le Plancher des garces de Day Keene qui « n’est pas un inconnu, trente romans de ce spécialiste du style “ tough ”, dur et sexy ont déjà fait la joie sadique de nombreux lecteurs. » ; Coupez ! de Joyce Porter « une histoire contée avec un humour noir d’une rare férocité par une jeune Anglaise toute prête à assurer la relève de Mme Lindsop » ; Londres-Express de Peter Loughran « qui sort vraiment des sentiers battus » ; Le Voleur insomniaque de Lawrence Block qui avec ce « quatrième roman peut être classé parmi les meilleurs humoristes noirs de la série de même couleur. » ; Le Voile noir de Joseph Harrington, « livre parfaitement réussi » ; Drôle de Sauna « adroitement mis en scène par Georges Baxt » ; La Bande à Bonape de Henri Viard « ou l’intrusion de la fantaisie dans le “ roman policier ” ».

2. Les articles de Zylberstein portent alors sur des ouvrages les plus divers. Parmi ceux-ci, citons : la réédition de l’Histoire de Vidocq ; Compte à rebours d’Audrey E. Lindop, « qui paraît dans une sage collection de romans étrangers pas du tout policiers » ; S.A.S. broie du noir de Gérard de Villiers ; Le Dogue de Mickey Spillane « best-seller ficelle et cynique qui fera les beaux soirs de vos vacances » ; ou encore le troisième volume des aventures de Harry Dickson qui donnera « satisfaction tant aux amateurs de Jean Ray qu’à ceux qui aiment leurs “ mysteries ” comme leur thé : servi à l’anglaise. »

3. Dans Le Nouvel Observateur de juin 1967, Zylberstein écrit notamment à propos d’Une lettre pour le Kremlin :« un roman d’espionnage de 319 pages in-octavo qu’on ne lâche pas – littéralement – avant de l’avoir terminé, on n’en voit pas tous les jours. »

4. Entretien que nous reproduisons dans son intégralité ci-après, p. 116.

5. Collection créée par Gallimard et Hachette (qui en est aussi le diffuseur) en 1967, « Poche noire » réédite les classiques de la « Série Noire » et offre parfois des inédits de Carter Brown et James Hadley Chase. Elle sera remplacée en 1971 par « Carré noir », lorsque Gallimard se séparera de Hachette pour créer son propre réseau de diffusion.

6. Parmi les articles de Zylberstein consacrés à des romans parus en « Poche Noir », citons : C’est ma tournée de James Hadley Chase qui « se fait éditer dans cette nouvelle collection, « Poche noire », réservée, en principe, à la réédition des classique de la « Série » de même couleur. » ; Sans espoir de retour, de David Goodis « qui compte parmi les maîtres du roman noir contemporain,
ce qui veut dire, en clair, parmi les bons romanciers tout court. », L’Arnaqueur de Walter S. Tevis « l’un des meilleurs morceaux d’écriture sur l’instinct d’auto-destruction que chacun porte en soi. »

7. Peu de temps avant ses débuts au « Livre de Poche Policier », Zylberstein propose aux Éditions Fayard, elles-aussi propriété de Hachette, Le Dogue de Mickey Spillane, qui connaîtra un succès considérable.

8. La collection « Livre de Poche policier » privilégie les titres déjà publiés par Hachette, à qui appartient « Le Livre de Poche », ou par l’un des éditeurs qu’elle diffuse, tels alors Gallimard ou Le Masque. Ainsi trouve-t-on nombre d’ouvrages de Maurice Leblanc, Conan Doyle, Gaston Leroux, Agatha Christie, Charles Exbrayat, Leslie Charteris, Stanislas-André Steeman, Pierre Nord, Boileau-Narcejac et Patricia Highsmith, ou encore ceux d’auteurs de la « Série Noire » comme James Cain, Peter Cheyney, André Simonin, Dashiell Hammett ou Charles Williams.

9. Dans sa préface aux livres de Mc Coy, Zylberstein précise que sans le dévouement de l’agent de l’auteur, M. Harold Matson,
et sans sa propre curiosité, «ces nouvelles sommeilleraient encore dans les exemplaires d’archives de la revue Black Mask conservés à la bibliothèque de l’université de Californie à Los Angeles.»