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Abîme Je ne saurais pas dire exactement comment cela a commencé, ça date probablement de bien loin, il y a fort longtemps qu’on m’a privé de la plus élémentaire confiance en moi. Sur les bancs de l’orphelinat d’abord, avec cette odieuse morale qui faisait de moi un petit saint dont tout le monde profitait. En apprentissage ensuite, puis dans de vastes bureaux de comptabilité, au régiment, partout à se faire engueuler, amoindrir par des types dont je n’osais plus croire qu’ils ne me valaient pas. Auteur d’une œuvre romanesque importante aux Éditions Gallimard, avec Les Coups (1941), L’Homme au marteau (1943), La Lucarne (1945), Nous avons les mains rouges (1947), La Ville de plomb (1949), Je suis un monstre (1952), Nous sommes tous des assassins (1952), Jean Meckert (1910-1995) est également l’une des figures majeures du roman noir français. Sous le pseudonyme de Jean Amila, il marque profondément de son empreinte les premières décennies de la célèbre « Série Noire », avec plus d’une vingtaine de romans, parmi lesquels : Y’a pas de bon Dieu ! (1950), La Bonne tisane (1955), Les Loups dans la bergerie (1959), La Lune d’Omaha (1964), Le Boucher des Hurlus (1982), Au balcon d’Hiroshima (1985).
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